Saviez-vous qu’il existe 6 couleurs de thé ? Blanc, Jaune, Vert, Bleu, Noir, Rouge … Vous allez en boire de toutes les couleurs !

Le thé ou Camellia Sinensis est un arbuste originaire d’Extrême-Orient, connu et utilisé comme une des plus puissantes plantes médicinales au monde depuis près de 5000 ans. De nombreuses sources rapportent que le thé vert est bu depuis des siècles en Chine et au Japon, et ce presque exclusivement pour ses propriétés médicinales. Le théier à l’état sauvage peut atteindre la hauteur de 30m ! En plantation, il est disposé en rangs de petits arbres d’1,50m taillés régulièrement pour former une « table de cueillette » afin de faciliter la récolte et favoriser la croissance des bourgeons.

Parmi les étapes de fabrication du thé, l’oxydation va déterminer sa couleur. L’oxydation est une réaction chimique qui implique des enzymes et modifie un corps au contact de l’oxygène. Prenez par exemple une pomme pelée laissée à l’air libre qui va brunir en quelques minutes. Idem pour le thé ! C’est grâce à l’oxydation que l’on obtient des thés oolongs, des thés noirs et des thés rouges. Plus le thé sera oxydé, plus il sera noir. Il existe deux manières de stopper l’oxydation : la méthode chinoise qui consiste à chauffer les feuilles dans de grandes bassines en cuivre et la méthode japonaise où les feuilles sont étuvées à la vapeur.

Le thé blanc

C’est le thé qui connaît la transformation la plus faible par rapport à la feuille fraîche du théier. Ses crus traditionnels sont rares et souvent coûteux car il est composé exclusivement de bourgeons ou de bourgeons et de la première feuille sur la tige, comme le Bai Mu Dan. La cueillette est toujours manuelle car il faut distinguer les jeunes des vieilles pousses, ce qui explique sa qualité et son raffinement.

Le thé blanc est très faiblement oxydé, les bourgeons sont simplement séchés au soleil puis à l’ombre. Il demande une infusion d’environ 5 à 10 minutes dans une eau de source entre 30 et 85 degrés Celsius. En infusant un thé blanc à basse température, cela permet d’éviter la destruction de certaines vitamines. Du fait de sa faible transformation, le thé blanc contient des polyphénols (antioxydants), des vitamines et des phyto-nutriments aux vertus intéressantes pour l’Homme, particulièrement en termes de prévention du cancer. Il aide notamment à réguler le taux de glycémie dans le sang, à réduire l’hypertension artérielle, donc à diminuer le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Il aurait un effet sur l’obésité en réduisant les cellules graisseuses et en empêchant la formation de nouvelles.

Le thé jaune

Un thé jaune est un thé vert chinois qui a subi une phase de fermentation post-enzymatique. C’est une autre réaction chimique, qui implique une ou plusieurs sortes de bactéries et ne fait pas intervenir l’oxygène.

Les thés verts de grande qualité sont parfois aussi appelés thé jaune. Après la torréfaction et un roulage, les feuilles couvertes d’un tissu humide sont entassées en petits tas, pendant plus de vingt heures, à un degré d’humidité situé entre 80 et 90 %. Elles demeurent ainsi jusqu’à ce qu’elles s’oxydent. Elles subissent ensuite une brève dessiccation.

Les thés jaunes sont préparés comme des thés verts de grande qualité et sont très subtils, aux notes légères et fruitées.

Le thé vert

Le thé vert est très peu oxydé, conservant ainsi intactes ses propriétés. Ce type de thé est très populaire en Chine et au Japon, où il est réputé avoir les propriétés thérapeutiques les plus efficaces. Il se répand de plus en plus en Occident, où traditionnellement on boit plutôt du thé noir.

Après la cueillette, les feuilles du théier sont flétries, puis roulées pour extraire les huiles essentielles du thé, puis chauffées afin de neutraliser l’enzyme responsable de l’oxydation. Le chauffage s’effectue selon deux méthodes principales : la méthode chinoise utilise des bassines de cuivre placées sur le feu, alors que les Japonais passent les feuilles à travers des jets de vapeur. Elles subissent enfin un séchage final pour qu’elles perdent toute leur humidité et éviter qu’elles fermentent.

Le thé vert est bien connu pour ses bienfaits, notamment ses effets anti-oxydants : grâce aux polyphénols présents, le thé vert aide à lutter contre le vieillissement des cellules et agit en prévention du cancer. Le thé vert qui possède le plus de vertus et sans conteste le thé vert Matcha, thé finement moulu utilisé traditionnellement lors de la cérémonie japonaise du Chanoyu.

Le thé bleu

Le thé Oolong ou Wulong est un type de thé à oxydation incomplète. Le mot Oolong signifie « dragon noir » et trouve son origine dans une légende chinoise : un planteur vit surgir un dragon noir d’un théier dont les feuilles ont révélé les notes boisées de châtaigne et de noisette. Ce thé est également désigné en Chine à partir de la couleur de son infusion : il est dit thé bleu-vert.

Le Oolong est un thé à l’oxydation enzymatique incomplète (de 12 à 70 %), constitué traditionnellement de feuilles entières, pauvre en caféine. En termes d’oxydation, il se situe entre les thés noirs, entièrement oxydés, et les thés verts non oxydés. L’oxydation du Oolong est de courte durée et interrompue par chauffage dans une bassine de cuivre. Elle peut être stoppée à plusieurs stades, du 12 % qui donne un thé plutôt vert (méthode chinoise) au 70 % pour un thé presque noir méthode Formose). Il trouve son origine dans la région chinoise du Fujian, d’où provient un grand nombre de Oolongs renommés. C’est un thé populaire en Asie, où il est communément servi dans les restaurants. Sa popularité est telle que McDonald’s en propose au Japon dans ses établissements !

Le thé noir

Le thé noir est obtenu grâce à l’oxydation totale des feuilles, ce qui donne un thé corsé et plus fort en théine. Il peut se déguster nature ou encore à l’Anglaise avec du lait comme le Breakfast. Il trouve son origine dans la région du Yunnan en Chine, où il existe encore des théiers de plus de 2000 ans ! Le Yunnan d’Or notamment, aux notes boisées et maltées à souhait… En Chine, le thé noir s’appelle thé rouge, du fait de la couleur de son infusion, à ne pas confondre avec le Rooïbos appelé souvent thé rouge. Ce dernier n’est pourtant pas du thé ! C’est un arbuste d’Afrique du Sud, qui donne une infusion rouge aux notes chaudes et fruitées, qui se marient très bien avec la vanille – Rooïbos Vanillé – et les épices – Rooïbos Chaï.

Le thé sombre

Le thé sombre est aussi appelé thé noir en Chine ou thé Pu-Erh. Issu d’une famille de thés nobles cultivés depuis plusieurs milliers d’années dans les hauteurs du Yunnan au sud de la Chine, le Pu-Erh est un thé fermenté. Il peut être peu oxydé (Pu-Erh cru) ou totalement oxydé (Pu-Erh cuit).

Depuis une dizaine d’années on s’intéresse de plus en plus à ce thé en Occident pour ses bienfaits, notamment son action bénéfique sur la digestion, l’assimilation des graisses et la baisse notable du taux de cholestérol et de triglycérides que sa consommation peut occasionner.

Si c’est ce que la grosse industrie et le marketing occidental aura retenu en le réduisant à un « mange graisse miracle », le thé Pu-Erh est cependant en Chine bien plus qu’une simple plante médicinale et jouit d’une culture très ancienne et d’une richesse exceptionnelle qui n’est pas sans rappeler celle que nous connaissons en France pour le vin.

Issu pour certains de grands arbres à thé, parfois millénaires (et non d’arbres maintenus à l’état d’arbustes comme c’est le cas pour la majorité des thés) les thés Pu-Erh sont singuliers par de nombreux aspects et notamment leur capacité à se bonifier avec l’âge.

À chaque moment de la journée correspond une couleur de thé. N’hésitez pas à tous les goûter pour trouver celui que vous préférez et mettez de la couleur dans votre vie !